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La Fraise
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28 mars 2013

C'est le FPI qui veut brûler l'ouest?

 Curieusement et toute honte bue, un journal vert, Le Patriote notamment, n'a pas hésité à proclamer à sa UNE de mardi dernier que: "le FPI veut brûler l'Ouest". De tels propos, tout aussi graves qu'ils puissent être, apparaissent puérils et enfantins lorsqu'ils sont prononcés par certaines personnes. Dans une Côte d'Ivoire où tous ceux qui ont une petite capacité de réflexion savent ce qui se passe dans le pays depuis 1999, on ne peut pas se permettre d'étaler de telles inepties. Mais le monde étant ce qu'il est, on est bien obligé de faire avec, de s'accomoder de tout.

 D'abord, le FPI ne peut absolument pas vouloir brûler l'Ouest. Tout simplement parce que l'Ouest brûle déjà. Et cela, depuis 2002, depuis l'attaque venue du Burkina Faso contre la Côte d'Ivoire. Comment peut-on avoir l'intention de mener une action qui est déjà en cours depuis longtemps? Simple question de logique! Et seul un fou peut se hasarder à vouloir se livrer à un tel exercice. cependant, l'avantage de cette maladresse journalistique est qu'elle nous pousse à pointer un doigt davantage accusateur sur les pyromanes de l'Ouest de la Côte d'Ivoire.

 Qui ne se souvient pas encore ds massacres de Petit-Duékoué, de Duékoué, deGuitrozon, de Bahé, de Guézon, de Diahou, de Doké, de Patrokin, de Toulepleu, de Facobly, de Semien, de Kouibly? Et la liste, hélas, très loin d'être exhaustive. Des morts par milliers, des villages totalement ou en partie rasés de la surface de la terre, des femmes violées par dizaines, des membres coupés, des cadavres jetés dans des puits, des familles disloquées et des orphelins ainsi que des veuves livrés à eux-mêmes dans ce monde de misère. L'Ouest brûle depuis longtemps! A la fin, que voit-on? Un phénomène étrange avec des burkinabè devenus chefs de villages, des plantations dont la propriété est passée à d'autres mains sans l'avis des propriétaires, des forêts occupées par des hordes d'étrangers qui, chaque jour, colonisent l'Ouest de la Côte d'Ivoire. Dans l'impuissance des populations autochtones et l'inaction complice du pouvoir actuel qui, lui même, a été installé par eux. C'est du moins ce qu'ils disent.

 A preuve, un seigneur de guerre burkinabè nommé Ourémi, impose sa loi sur le mont Péko depuis des années sans que le pouvoir s'en émeuve. Il s'est installé dans cette réserve où il décime la faune et la flore sans que personne ne lui pipe mot. Pourquoi? Parce que toute cette région est son butin de guerre et il le dit lui même. Si les autorités parlent aujourd'hui de négocier avec lui au lieu de le chasser comme un bandit qu'il est, c'est qu'ils lui reconnaissent une certaine légétimité. D'où la tiendrait-il? De la mise à feu et à sang de l'Ouest de la Côte d'Ivoire, bien sûr! Lui et tous ses compagnons et complices.

 Comme nous le disons toujours, il n'y a jamais eu de crise post-électorale en Côte d'Ivoire. Le pays était déjà en crise aigüe depuis 2002. Et cette crise a connu un pic à l'occasion de l'élection présidentielle qui a été organisée sans que le désarmement pourtant préconisé par les accords de Ouaga, ait été effectué. Durant cette parodie d'élection donc, les populations de l'Ouest ont massivement voté pour le président Gbagbo. Après la capture de ce dernier et sa déportation à La Haye, les populatipons Wê qui sont déjà martyrisées depuis 2002, sont davantage punies pour leur soutien à Gbagbo. Elles sont systématiquement dépossédées de toutes leurs terres. Ces terres sont très fertiles et propices à la culture du cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial. On raconte même, sans rire, que le Burkina Faso serait devenu un pays exportateur de cacao! Cette plante n'y pousse pourtant pas.

  La situation à l'Ouest est donc catastrophique. Et devant l'indifférence générale, les jeunes auraient décidé de se faire entendre, eux aussi, par l'unique langage que l'on comprend ici, celui des armes. Acte de désespoir! D'où vient-il qu'on accuse le FPI de vouloir brûler l'Ouest? Est-ce parce que ce parti est majoritaire dans cette partie du pays? Que avantage tire t-il de la spoliation et du massacre de ses militants? Tout ce qu'on peut en dire, c'est que le pouvoir n'a pas l'intetion de trouver solution au problème. Or, il le faut bien.

 

Cissé Abohiyou

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